Stop aux plantes néophytes envahissantes : regroupons nos efforts pour les combattre !
Les néophytes envahissantes sont des plantes exotiques, introduites par l’homme (volontairement ou non) et qui parviennent à s’établir et proliférer dans la nature grâce à l’absence de facteurs régulateurs (concurrence, parasites, herbivores ou encore maladies). Tout d’abord discrète, l’expansion de ces plantes devient vite exponentielle; ces espèces végétales sont capables de coloniser tout une région en très peu de temps. Près de 45 espèces exotiques sont classées comme néophytes envahissantes en Suisse.
Certaines espèces peuvent causer d’importants impacts dans un ou plusieurs domaines, notamment :
- Perte de biodiversité, en évinçant les espèces indigènes et perturbation globale d’équilibre écosystémique
- Économique public et privée; baisse de productions (foins), endommagement des infrastructures
- Sécurité; déstabilisation des rives des cours d’eau et talus de route, destruction des infrastructures
- Santé publique et santé animale (bétail), allergies, asthme, brûlure et toxicité
Plusieurs espèces de plantes néophytes ont été recensées sur la commune de Grimisuat. Elles figurent toutes sur la Liste noire des plantes exotiques envahissantes. Leurs utilisations et mesures dans l’environnement sont réglementées selon des lois et ordonnances.
À ÉLIMINER, MAIS PAS N’IMPORTE COMMENT
La lutte contre ces néophytes n’est pas toujours simple et elle peut s’avérer contre-productive si elle n’est pas entreprise correctement. Ainsi, l’élimination doit être effectuée selon des données précises. Un suivi est indispensable sur de nombreuses années (au minimum cinq ans) en tenant compte des spécificités de chacune des espèces. Plus la lutte est entreprise rapidement et plus les ressources nécessaires au contrôle et l’éradication sont faibles.
PRÉCAUTIONS GÉNÉRALES
- Certaines espèces sont dangereuses et doivent donc être manipulées avec précaution (gants, lunettes et combinaison de protection).
- En règle générale, la totalité du matériel végétal doit impérativement être incinérée, y compris les racines des plantes. Pour certaines de ces plantes, une fauche avec séchage du matériel végétal suffit. Des bennes pour l’élimination sont à disposition à la déchetterie communale aux heures d’ouverture ou aux Travaux publics durant la journée.
- Le transport du matériel végétal doit se faire avec des contenants fermés de façon hermétiques, afin d’éviter toute dissémination.
- La lutte par herbicide est fortement déconseillée, car elle n’est souvent pas une solution efficace sur le long terme.
- Toutes informations et observations peuvent être enregistrées sur l’application Invasivapp ou sur le site d’InfoFlora.
Si vous avez besoin de conseils, n’hésitez pas à nous contacter.
Ailante
Arbre dioïque (mâle/femelle séparé) atteignant jusqu’à 25 m qui dégage une forte odeur en période de floraison (juin, juillet). Sa croissance est rapide et son réseau racinaire très développé. Un fragment racinaire (1 cm) peut faire un drageon. L’écorce, les feuilles et les rameaux peuvent provoquer de fortes irritations cutanées et le pollen des réactions allergiques. La lutte est mécanique, par abattage et fauche des rejets (5 fois/an) au plus près du sol et/ou dessou-chage/arrachage en éliminant un maximum de racines.
Berce du Caucase
Plante bisannuelle qui peut mesurer jusqu’à 5 m de hauteur. La tige est épaisse, creuse et poilue, tacheté de rouge. Les feuilles sont longues, profondément découpées et dentées. Les fleurs sont blanches, disposées en ombelles et la floraison intervient de juin à août. La lutte se fait par arrachage, en coupant les racines à environ. 20 cm sous la surface du sol avant la maturité des fleurs. La sève de la berce peut occasionner de graves brûlures sur la peau en cas d’exposition au soleil. À manipuler avec précautions (combinaison, gants et lunettes de protection).
Buddlea
Arbuste de 2 à 4 m de haut, les feuilles sont étroites et pointues. Les fleurs sont violettes/lilas ou blanches, odorantes durant l’été. Arbuste qui attire les papillons et autres insectes. Les racines ont une forte capacité de régénérations, à partir de petits fragments. La lutte se fait par arrachage/dessouchage ou abattage et fauche des rejets, en éliminant un maximum les racines.
Bunias d’Orient
Plante herbacée bisannuelle, vivace qui peut atteindre 1,5 m de haut. Les feuilles basales (au sol) sont longues, dentées et divisées, les fleurs sont jaunes et odorantes. La floraison a lieu dès le mois de mai. Le bunias est facilement confondu avec le pastel des teintu-riers, le colza ou la moutarde. La lutte se fait par arrachages en éliminant la totalité des rhizomes (racines pivotantes qui peuvent aller jusqu’à 1,5 m de profondeur). La fauche en début de florai-son permet de contenir les grandes populations.
Impatiente glanduleuse
Plante annuelle pouvant mesurer jusqu’à 2 m de haut. Les feuilles sont longes et dentées à pétiole rouge. Sa tige est lisse et creuse, des glandes sont présentes à la base des feuilles. La floraison à lieu dès le mois de juillet jusqu’à la fin de l’automne. Les fleurs sont roses, violettes et/ou blanches, à parfum sucré. Les capsules contenant les graines mûres éclatent et projettent les graines sur plusieurs mètres. La lutte se fait par arrachage avant la maturité des graines.
Laurier-cerise
Arbuste ornemental à feuilles persistantes, qui peut atteindre les 6 m de haut. Les feuilles sont vert foncé, brillantes, les fleurs sont blanches, visibles dès le mois de mai et pro-duit des baies noires. La dissémination est essentiellement par les graines (oiseaux) et les rhizomes ont un grand pouvoir de régénération. Toutes les parties de la plante contiennent de l’acide cyan-hydrique et sont toxiques. La lutte se fait par arrachage des repousses et dessouchage pour les grands arbres.
Renouée du Japon
Plante pérenne imposante, qui peut mesurer jusqu’à 3 m de haut. La tige est creuse, lisse et tachetée de rouge. Les feuilles sont larges, de forme ovale à base pointue. Les fleurs sont petites et blanches, disposées en grappes. La floraison à lieu en août. Ces plantes se répandent par rhizome et elles sont capables de se régénérer à partir de petits fragments racinaires. La lutte doit se faire par arrachage et décapage du sol sur 50 cm de profond ou fauche toutes les trois semaines en éliminant bien la totalité du matériel végétal.
Robinier faux acacia
Arbre de 25 m de haut, à rameaux épineux. Les fleurs sont blanches, regroupées en grappes pendantes, très odorantes de mai à juin. Son réseau racinaire est très déve-loppé et il possède une forte capacité de drageonner. Les feuilles sont toxiques. Sa présence enri-chit le sol en azote et change donc drastiquement ses propriétés physico-chimiques. La lutte se fait par arrachages des repousses et cerclage pour les grands arbres.
Solidage d’Amérique
Plante herbacée vivace pouvant mesurer jusqu’à 2,5 m de haut. Les fleurs sont petites et jaunes, disposées en grappes. La floraison à lieu dès la fin juillet et jusqu’à octobre selon les altitudes. Ces plantes font de nombreux rhizomes souterrains, aussi, la reproduction est essentiellement clonale. Elles possèdent une haute capacité de régénérations à partir de petits fragments racinaires. La lutte se fait par arrachage, en éliminant toutes les racines, ou fauche deux fois par an pour les grandes populations en éliminant toutes les fleurs directement par inciné-ration.
Sumac ou vinaigrier
Arbre ou arbuste atteignant 8 m de haut. Les branches font des rameaux épais et les fruits sont en capitules, rouges, dressés et duveteux. Il produit du latex qui est toxique et irritant pour la peau et les yeux. Son réseau racinaire est peu profond mais étendu. Il fait de nombreux rejets et drageon à partir de petits fragments racinaires. La lutte est mécanique par arra-chage des rejets, et abattage/cerclage des arbres et fauches des rejets (5-6x/an).
Vergerette annuelle
Plante herbacée bisannuelle, haute de 30-150 cm. Les fleurs sont sem-blables à celles de la camomille, la floraison à lieu de juin à octobre. Cette plante possède une haute capacité d’expansion car elle produit de nombreuses graines. De plus, ses racines sont pro-fondes et produisent des inhibiteurs de germination et croissance des plantes qui l’entoure. La lutte se fait par arrachage en début de floraison. La fauche est contre-productive et renforce la plante.
POUR EN SAVOIR PLUS
La page dédiée aux néophytes envahissantes de l’Etat du Valais donne accès à différents documents.
Le site internet de la commune d’Ayent vous donne des informations sur les plantes indigènes et la lutte contre les plantes envahissantes
Le site internet du Centre national et de données d’information sur la flore suisse (InfoFlora) est très complet, il tient à jour un carnet en ligne des lieux touchés.
Les informations figurant sur cette page ont été reprises du site internet de Crans-Montana. Nous remercions la Commune pour la mise à disposition de ces contenus.